Apprivoiser ce que l'on aime...plus ou moins faire...


Après mes études à l'Université de Saint-Boniface (au Manitoba) j'ai travaillé comme graphiste pour La troupe du jour, l'unique compagnie de théâtre francophone professionnelle de la Saskatchewan. Le secteur théâtral a été pour moi un contexte riche en apprentissages et en expériences. J'ai eu plusieurs très belles expériences pendant mon passage à la Troupe, mais j'y ai aussi fait plusieurs constats qui m'ont poussés à vouloir changer de métier. Ça sonne un peu dramatique dit de même mais bon... Même si travailler dans ce milieu a été inspirant et stimulant (à vrai dire, mes expériences dans le milieu théâtral informent toujours mon travail aujourd'hui), je ne suis plus graphiste, et je ne cherche pas à l'être non plus.

J'ai travaillé comme graphiste pour La troupe du jour pendant 4 ans. De toutes les campagnes sur lesquelles j'ai travaillé,  j'affectionne particulièrement ce que j'ai produit pour la saison 2011-2012.  Ce n'est que plusieurs années plus tard que je constate que c'est parce que celle-ci était très illustrée. Pendant mes 4 ans à la Troupe, j'ai eu la chance aussi d'avoir un superviseur qui encourageait et qui soutenait mes idées créatives (merci Jean-Philippe Deneault!). Mais quand mon superviseur a quitté ses fonctions, moi aussi j'ai voulu passer à autre chose. J'ai réalisé que j'aimais plus le contexte et les amitiés que j'avais construit là que mon travail de graphiste en tant que tel.

J'ai beaucoup appris en travaillant comme graphiste par contre. Je crois que tous les illustrateurs.trices devraient travailler comme graphistes (mais pas trop longtemps ;)). Quelques années après mon travail pour cette troupe de théâtre, j'ai compris que je preférais l'illustration au design. Comme graphiste j'avais toujours l'impression de ne pas être assez compétente pour faire mon travail. J'étais frustrée facilement, les petits détails m'irritaient. Faire mon travail était pénible parfois. Je n'étais pas graphiste et je n'avais pas vraiment envie de l'être. Je ne m'intéressais pas à améliorer mes compétences ou à parler de graphisme avec mes ami.e.s. Ce n'était pas ma passion. Et puis tant mieux, ce ne devait pas l'être! J'avais d'autres intérêts professionnels à explorer après tout!

On a pas besoin de finir tout ce que l'on entreprend. On a pas besoin de suivre le chemin qu'on a choisi. Si on arrive à un cul de sac, vaut mieux faire demi-tour. J'ai fait demi-tour. Eh oui, c'est un peu difficile comme leçon, mais c'est à notre avantage d'apprendre ce genre de choses plus tôt que tard. J'ai toujours beaucoup à apprendre, et j'ai pas complètement accepté que je ne peux pas être compétente dans tout ce que j'entreprends...mais j'essaye constamment de m'améliorer. S'améliorer, toujours essayer de nouvelles affaires, et accepter que chaque étape nous rapproche à nous même. C'est ce qui compte pour moi.

Plusieurs années après mon contrat avec La troupe du jour, je sais maintenant un peu plus ce que je veux faire comme travail, je connaîs mieux mes aptitudes et mes forces. Et oui j'ai aussi dû apprendre à connaître mes faiblesses pour arriver là.






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